Série SCULPTURE

 

Ce n est rien de mourir

«  Ce n’est rien de mourir ; c’est affreux de ne pas vivre"

  Victor Hugo « Les misérables » 1862

 

Propos initial: Témoigner artistiquement de ma fascination pour les sculptures figurant l’humain, mouvement pétrifié, témoignage mémoriel, ambiguïté de la vision prise entre l’immobilité de la pierre et l’expressivité de la posture, sorte d’entre-deux entre la représentation de la vie et de la mort.

Gisant positif 1

Gisant positif: pierre noire, crayon blanc et peinture acrylique sur carton contrecollé, 80 x 150 cm, 2023

J’ai réalisé ce grand dessin en prenant comme modèle « le Christ voilé » (Cristo velato)  sculpture en marbre de Giuseppe Sanmartino conservée à la chapelle Sansevero de Naples en Italie, 50 × 80 × 180 cm, 1753

J’ai rajouté en arrière plan la citation de Victor Hugo ci-dessus transcrite en langage informatique.

Il s’agissait d’opérer une mise en tension énigmatique entre une sculpture qui porte la mémoire emblématique d’un vivant dans la position d’un mort, et une citation de langage informatique, dont le graphisme peut rappeler les inscriptions sur certaines stèles funéraires.

Gisant negatif

Gisant négatif: crayon graphite et crayon blanc sur carton contrecollé, 80 x 150 cm, 2023

J’ai réalisé ce dessin pour entrer en résonance avec le précédent. 

Le négatif de la photo peut apparaître comme une inversion de la positivité de la photographie. 

En même temps, ce négatif apparaît comme très lumineux en regard du positif et amène par là une nouvelle inversion et une nouvelle ambiguïté entre la connotation du mot « négatif » et son aspect visuel qui lui témoignerait d’une forme de vie, d’aura ou d’âme (« anima »(latin): âme, force immatérielle qui donne la vie  entourant le défunt, ou « anemos » (grec): souffle, vent.

Suppliante

Suppliante: pierre noire, crayon blanc et peinture acrylique sur carton contrecollé, 80 x 150 cm, 2023

J’ai réalisé ce grand dessin en prenant comme modèle « Suppliante Barberini » (dite aussi Femme assise sur un autel), Sculpture en marbre, 440-430 av. J.-C. Musée du Louvre.

J’ai opéré ensuite une sorte de vignettage photographique en entourant mon dessin d’un halo d’obscurité réalisé à l’aérographe avec de la peinture acrylique.

En bas, comme une sorte de prédelle, j’ai rajouté une commande d’action en langage informatique.

Il s’agissait, là aussi, d’opérer une mise en tension entre ce qui fut et ce qui est, et de montrer ce qui ne se voit pas mais qui est au coeur de ce qui est, à savoir les commandes informatiques en sous-tâches, qui traduisent sur nos ordinateurs, nos pulsions et nos impulsions devant l’écran.

Pour conclure, Je reprendrai ici le concept d’arrière-monde cher à Nietzsche, et à de nombreux philosophes dont Socrate, qui affirme l'existence d'un second monde sous-jacent , cohérent mais régi par des lois différentes, nécessairement meilleur, mais inaccessible et invisible pour la condition humaine.